dimanche 24 juin 2012

IN MEMORIAM... ADIEU MAMU CHRISTINE MBUAYA


« Bientôt, je vais vous laisser…
Préparez pour moi une grande fête… »

Le Père Jean de Marie Bukasa a la profonde douleur d’annoncer à ses confrères, consœurs, amis et connaissances la mort inopinée de sa chère Maman Christine Mbuaya, âgée de 82 ans,  mort survenue le matin, de ce lundi 18 juin 2012 à Kinshasa. Il vous prie de garder une pensée pieuse pour le repos de l’âme de la disparue. 

Le Père Jean Marie, depuis la Ville de Paris (France) où il se trouve présentement pour des soins ophtalmologiques témoigne : « Maman n’était pas souffrante. Loin s’en faut ! Comme d’habitude, ce lundi-là, après s’être levée, après avoir pris son bain, elle a posé un acte inhabituel : elle a choisi de mettre son plus joli pagne et ses beaux souliers avec le plus beau foulard de tête. Comme en blaguant, elle aurait dit à celles et ceux qui étaient avec elle : « Bientôt,  je vais vous laisser ». Une semaine avant, il avait demandé à ses fils d’organiser une grande fête pour elle à la fin de ce mois de juin…Comme tout le monde le sait, une grande mère, on ne la prend souvent pas au sérieux. On pensait que c’était de la blague habituelle. Fervente légionnaire, elle a pris son chapelet pour la prière. C’est en douceur qu’elle s’est endormie dans son divan au salon. Ceux qui étaient avec elle croyait que c’est le petit sommeil matinal. C’est comme cela que le Christ, en compagnie de sa mère la Vierge Marie sont venus prendre cette servante de Dieu, la fervente légionnaire »

C’est le vendredi 22 juin que les funérailles ont été organisées à la Place YMCA au centre ville de la capitale Kinshasa. La messe a été célébrée, par le curé entouré de quatre prêtres carmes : Yan, le délégué général des carmes du Congo, ainsi que les Pères Tharcisse, Constatin, Germain, le samedi 23 à la Paroisse Saint Raphaël où elle a effectué son apostolat en tant que légionnaire durant de longues années. Dans la foule on pouvait remarquer la présence des étudiants carmes, des sœurs carmélites de Saint Joseph et un bon nombre des religieux et religieuses des diverses congrégations ainsi que des familiers, des amis et connaissances. De la Belgique est venue sa fille Geneviève Mala pour les obsèques de sa chère Maman.
Peu avant les absoutes, le Père Constantin, supérieur du couvent Theresianum des carmes de Kinshasa, a pris la parole pour lire la lettre, ô combien émouvante, lettre du Père Jean Marie à sa maman, lettre d’un fils à sa mère.
A la fin de la messe, le cortège funèbre s’est dirigé tout droit vers le cimetière de Kintambo où repose papa Malu Athanase, son fidèle époux qui a quitté la terre des hommes il y a de cela 22 ans…   
Nous retenons de maman Christine Mbuaya son sourire maternel. Son sens d’humour : auprès d’elle, on ne s’ennuyait guère. Mamu, comme aimait l’appeler affectueusement tout celui qui s’approchait d’elle, était une bonne conseillère. De sa bouche sortait la sagesse pour instruire, corriger et éduquer.  De là haut, nous demandons à Mamu de réciter sans relâche ce chapelet de la Vierge Marie pour la paix et l’unité dans notre pays.

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FUNERAILLES  DE MAMU   
EN IMAGES
 
Veillée mortuaire à la Place YMCA

Quelques membres de la famille MUTA

Messieurs Martin et Shambuyi, membres de la famille

Les Pères YAN et ARTHUR dialogant avec les grands frères du Père Jean Marie

Recueillement des carmélites et des carmes devant la dépouille de Mamu

La dépouille de Mamu avec un visage de paix

Amis et connaissances de la famille MALU venus se recueillir

La famille MALU entourant le cercueil de Mamu















Messe des funérailles à la Paroisse Saint Raphaël

Levée du corps pour la paroisse Saint Raphaêl

Une foule est venue participer à la messe des funérailles

Le curé de la paroisse évocant les vertus de Mamu pendant l'homélie

Les absoutes par le curé de la paroisse Saint Raphaêl

Le P. Yan, Délégué général des Carmes aspergeant la dépouille de Mamu

L'esncensement de la dépouille de Mamu par le curé

Les fils et filles de Mamu assistant aux absoutes










La sortie de la messe, douleurs de séparation
















Arrivée au Cimetière de Kintambo

 Enterrement au Cimetière de Kintambo


Bénédiction de la tombe par le P. Constantin assisté par le  P. Yan.
La mise en terre de Maman Christine Mbuaya

Moment d'émotion de l'une des petites filles de mamu

PIUS, l'un des fils de Mamu prononcant le discours d'adieu

Discours d'adieu de Madame Génevière MALA, fille de mamu, venue de la Belgique



samedi 23 juin 2012

OBSEQUES DE MAMAN CHRISTINE MBUAYA

Que rendrais-je au Seigneur ?
J’élèverais la coupe du salut, je rendrais grâce…

LETTRE DU PERE JEAN MARIE
 A SA MAMAN CHRISTINE MBUAYA
Chère Mamu,
Je suis triste parce que tu me quittes pendant que je me préparais pour venir te raconter ce que la Vierge Marie a fait pour moi lors de l’explosion du dépôt de munitions à Brazzaville le dimanche 4 mars 2012.
Vu ton âge, je n’avais jamais voulu que tu saches la nouvelle de mon accident. J’avais perdu la vue pendant plusieurs jours. Aveugle confirmé par les grands médecins spécialistes. Aujourd’hui, par ma foi en Jésus et Marie, à travers la récitation du chapelet, je suis guéri miraculeusement à l’étonnement des médecins. Pour te prouver que la guérison est effective, je t’écris cette lettre à la main.
Chère Mamu,
Par le chapelet, je suis sauvé d’une grande explosion : les gens sont morts autour de moi, mais ton fils a été encore retenu pour continuer son ministère de prêcher Jésus et sa Mère à travers le monde.
Toi aussi, par le chapelet et avec le chapelet en main, la Vierge Marie et son Fils viennent de te prendre en douceur pour rentrer au Ciel. Quand j’ai eu cette triste nouvelle, j’ai beaucoup pleuré devant la statue de la Vierge de ma chambre. Je me suis « chamaillé » avec elle parce qu’elle ne devrait pas me faire cela. Finalement, elle m’a rassuré que tu es en vie. Tu n’es pas morte. Depuis ce jour là, je sais que tu es en vie.
Rappelle-toi, lors de notre dernière rencontre avec toi à Kinshasa, tu m’as remis ta photo en me disant : « Si je meurs, tu as mon souvenir pour me voir ». Après, tu as entonné le chant marial et un autre d’action de grâce. Tu m’as dit : « Je t’ai consacré à Dieu avec tout mon cœur ». Je me suis agenouillé, tu as prié sur moi. Tu m’as demandé de veiller à l’unité de la famille en présence de ta fille aînée. J’avais tout enregistré sur mon téléphone portable.
Chère Mamu,
Que mon absence à tes obsèques ne te trouble pas. Plusieurs de tes enfants prêtres, religieux et religieuses sont à tes côtés. Père YAN, qui est mon supérieur provincial t’a donné un beau cadeau de chapelet qui te permet de continuer ta vie de prière au Ciel. Il te l’a offert au nom de tous tes enfants carmes de la Délégation du Congo ainsi que de toutes les carmélites présentes sur le sol congolais qui prient pour toi.
A Brazzaville, tout le monde est triste.
Tu m’as toujours dit que Père Christian Muta est ton fils chéri. Sache qu’il ne peut pas être avec toi à cause de ses responsabilités à Bukavu. Il est de cœur avec toi.
Mon médecin m’a déconseillé d’aller te voir maintenant parce que je dois protéger mes yeux en évitant de beaucoup pleurer pour éviter le pire.
Prie toujours pour tes enfants et tes petits enfants. N’oublie pas les enfants de ta sœur Misenga Mwa Mbuyi et leurs petits enfants. Ta sœur Tshifika qui est à paris ne t’oublie pas.
Encore une fois de plus, merci Chère Mamu pour ce que tu as été pour toute la famille.
Que ton âme repose en paix.

Fait à Paris, le 23 juin 2012.
Père Jean Marie Bukasa Malu Tshibi Nkubula ne Mbuaya.

lundi 19 mars 2012

VOICI CE QUI RESTE ENCORE DE LA CHAPELLE SAINT LOUIS DES FRANÇAIS ET DU CHANTIER DE LA NOUVELLE CONSTRUCTION.

Cela fera exactement deux semaines depuis qu’il y a eu explosion d’un dépôt de munitions à Brazzaville. Bien que cette zone sinistrée soit encore inaccessible, nos fins limiers s’y sont introduits pour nous donner les premières images de ce qu’est devenue la chapelle Saint Louis des Français. Les yeux se crèvent au regard de cette hécatombe. L’angoisse est grande et grandissante. Les mots manquent face aux pertes en vies humaines et en infrastructures. La chapelle Saint Louis des Français est invisible. Le chantier, lui, est méconnaissable, c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour la petite histoire.


La chapelle Saint Louis, Roi des Français est une succursale de la paroisse Notre Dame de Fatima. Cette chapelle se trouve être dans le camp militaire. On retiendra que c’est le 30 avril 1991 que le chef d’État major général de l’Armée Populaire Nationale écrira une lettre au Père Gabriel Serrano, encore curé de la Paroisse Notre Dame de Fatima, pour porter à sa connaissance que le Ministère de la défense Nationale a marqué son accord de principe sur la restitution aux autorités de l’archidiocèse de Brazzaville de la chapelle Saint Louis, Roi des Français.

Avec cette restitution, les carmes déchaux pouvaient desservir cette chapelle avec l’accord de l’archevêque de Brazzaville. Quelques années plus tard, l’apostolat des carmes, par la grâce de Dieu, est devenu fructueux et le nombre des fidèles croissant du jour au jour. La chapelle devenait, par voie de conséquence, étroite pour contenir une foule entière des fidèles chrétiens qui venaient de toute part. L’agrandissement de cette chapelle était devenu plus qu’une urgence. Mais, il fallait avant de commencer toute chose avoir l’accord et l’autorisation du ministère de la Défense nationale.

L’agrandissement de la chapelle Saint Louis des Français.


C’est le 07 juillet 2004 que le Père Jean de Marie, comme curé, successeur du Père Gabriel, obtiendra du ministère de la défense nationale l’autorisation de procéder aux travaux d’agrandissement de la chapelle Saint Louis, Rois des Français. Une précision nous semble important à ce stade : ce terrain où se trouve la chapelle reste la propriété du Ministère de la Défense Nationale. Les carmes auront seulement l’autorisation d’y bâtir des infrastructures du culte et d’y célébrer les messes et autres sacrements.

C’est le 17 avril 2006 qu’on procédera à la pose de la première pierre pour l’agrandissement de la chapelle saint Louis, Roi des Français. Les accords des Ministères de la Construction, de l’Urbanisme, de l’habitat et de la reforme foncière n’ont pas tardé à être obtenus. Après six ans de durs labeurs, six ans de cotisations des fidèles chrétiens de cette chapelle ainsi que des hommes et femmes de bonne volonté de la Ville de Brazzaville, les travaux avaient atteint une vitesse de croisière et étaient arrivés au niveau de la toiture. Ce qui restait à faire était minime comparativement à ce qui avait été déjà réalisé. Le plan de la construction prévoyait une crypte de 300 places en dessous ; l’église elle-même devait avoir 1.500 places et un jubé de 1.000 places au dessus. Tout cela était déjà réalisé. Et voilà qu’en un clin d’œil, tous ces efforts fournis se sont effondrés avec l’explosion d’un dépôt de minutions, le dimanche 4 mars 2012, au sortir de la première messe célébrée par le Père Jean Marie.

A l’heure du bilan provisoire : Lourd tribut payé


L’ancienne chapelle Saint Louis des Français a été complètement rasée. Elle est invisible sur la carte du quartier M’pila et de la Ville de Brazzaville. Il y a pire : Les corps sans vie d’un vaillant catéchiste ainsi que ceux des deux servants de messe et des trois choristes ont été retrouvés sous les décombres le jeudi 8 mars 2012 en état de putréfaction avancée. Comme les pompiers continuent encore les recherches sous les ruines et les gravats, il nous est difficile d’établir un bilan définitif quant au nombre des décès. Les jours qui suivent confirmeront si, oui ou non, il en reste encore quelques corps des fidèles chrétiens de la chapelle Saint Louis des Français.

Les nouvelles du Père Curé Jean Marie


Le curé, le Père Jean Marie, lui, fait partie des très nombreux blessés enregistrés lors de cette explosion. Et pour cause : il se trouvait, le dimanche 4 mars, à quelques mètres seulement de l’endroit de l’explosion. Il a reçu des impacts au visage, au menton et aux yeux. Il sera évacué pour les soins appropriés vers la France, le samedi 10 mars, à la veille de l’inhumation des victimes de cette catastrophe sans précédent. Des sources sûres, il nous revient que son œil gauche a été opéré depuis le dimanche 11 mars et qu’il s’en est sorti plutôt bien. A l’heure où nous couchons ces lignes, le curé de la Paroisse notre Dame de Fatima, peut ouvrir l’œil et se rendre compte de ce qui se passe autour de lui et est en convalescence au couvent des carmes déchaux à Paris.

Souhaits et vœux

Après avoir vécu cette scène macabre, quelques souhaits nous montent au cœur : Nous souhaitons vivement que les autorités délocalisent le plus rapidement possible le camp militaire pour le mettre très loin de la ville et que le déminage et la désinfection de cette zone sinistrée soient effectués. Que les blessés et les familles des disparus soient pris en charge.

Aux âmes des victimes de cette catastrophe à nulle autre pareille, nous prions Dieu de le recevoir dans se Demeure. Au Père curé, nous lui souhaitons, d’ores et déjà, un prompt rétablissement et nous prions Dieu pour qu’il nous le fasse revenir en pleine forme afin de continuer avec la pastorale dans la Paroisse Notre Dame de Fatima et de poursuivre sa lutte pour la Paix et l’unité de l’Afrique.

IMAGE D'HECATOMBE SUR SAINT LOUIS DES FRANCAIS ET SES ENVIRONS

Plus que mille mots, ces phots décrivent d'elles-mêmes l'ampleur de l'explosion du dimanche 4 mars 2012... ces photos sont prises derrière la chapelle Saint Louis des Français et ses environs...






lundi 12 mars 2012

EXPLOSION D’UN DEPOT DE MUNITION A BRAZZAVILLE : La chapelle Saint Louis des Français a payé un lourd tribut

C’était hier dimanche 11 mars 2012, une semaine, jour pour jour, après l’explosion d’un dépôt de munition, qu’ont été portés à terre les corps de 145 des 223 victimes identifiés, après un culte œcuménique organisé à leur intention sur l’esplanade du Palais du Congrès de Brazzaville.

Des milliers de personnes ont assisté à ce moment poignant de recueillement. Parmi eux, on pouvait dénombrer plusieurs les fidèles chrétiens de la chapelle Saint Louis des Français, chapelle desservie par les missionnaires carmes déchaux. Ils sont venus à ce culte rendre un hommage fraternel et un dernier adieu à leurs frères et sœurs de la communauté chrétienne, victimes de cette explosion.

Fiacre-Joseph, le catéchiste

Rappelons que cette chapelle catholique Saint Louis des Français était située à quelques mètres seulement du camp de régiment blindé de M’pila où a eu lieu ladite explosion. Il faut dire que cette chapelle Saint Louis des français a payé un très lourd tribut dans cette explosion : la chapelle elle-même a été rasée complètement. Il n’est resté que pierres sur pierres. Il y a plus. De la nouvelle chapelle qui était en construction à quelque pas de l’ancienne, il n’est resté que quelques colonnes visibles. Toute la maçonnerie a été réduite en poussière. Ce n’est pas tout : il y a de perte en vie humaine aussi. Un bilan provisoire très lourd : 1 catéchiste, 2 servants de messe, 3 choristes, et un grand nombre des fidèles qui sont hospitalisés et dont certains ont déjà des membres supérieurs ou inférieurs amputés et d’autres encore dans état grave.

On soupçonne même que sous les décombres se trouveraient encore d’autres corps inanimés des fidèles chrétiens de la chapelle Saint Louis des français. Les recherches sont encore en cours. Mais déjà, les corps entrent en putréfaction.

Le curé de la Paroisse, le Père Jean Marie Bukasa, qui a eu des blessures au niveau du menton et de l’œil gauche a été, lui, évacué pour les soins appropriés vers la France. Comme vous le savez déjà, sa vie est hors du danger. Son état de santé n’a rien d’alarmant. Cependant, son œil gauche, qui lui fait très mal, requiert les soins approfondis. Seulement voilà : les hôpitaux et autres structures sanitaires sont bondés des blessés graves et toute l’attention est tournée vers eux. On a jugé bon que le Père aille ailleurs pour une bonne consultation ophtalmologique.

Les sources concordantes donnent comme bilan provisoire de cette explosion : 223 victimes et plus de 2.300 blessés. Ajouter à ce nombre 14.000 sans abris. Il est fort probable que ce bilan soit revu à la hausse après les fouilles des différents décombres. Pour l’heure, les pompiers sont à pieds d’œuvre et la zone du sinistre est quadrillée, sous haute surveillance et donc, l’accès est très difficile.

Le travail ne manque pas : Désinfecter la zone du sinistre, prendre en charge les victimes qui sont dans divers hôpitaux de la ville ainsi que les familles des disparus. Ajouter à ceux-là, la prise en charge des sans-abris. Mais la priorité reste la délocalisation du camp militaire pour le mettre hors de la ville. Voilà le pain que le gouvernement congolais à sur la planche pour que jamais plus on ne revive pareille scène macabre à Brazzaville.

jeudi 8 mars 2012

DEMENTI SUR LA RUMEUR AUTOUR DU DECES DU PERE JEAN-MARIE

Une rumeur circule selon laquelle le Révérend Père Jean-Marie BUKASA MALU, Curé de la Paroisse Notre Dame de Fatima à M’pila, serait mort lors d’une messe célébrée à la chapelle Saint Louis des Français à M’pila à zéro mètre du Régiment Blindés suite à l’explosion de la poudrière le dimanche 04 mars 2012.

Sa famille religieuse dément qu’il n’est pas mort en dehors de quelques blessures. Elle remercie ceux de près ou de loin compatissent à cette dure épreuve.

Le Révérend Père Jean-Marie BUKASA MALU est Chantre de la Paix en Afrique sous le label « Afrika Telema » pour la promotion de la Paix en Afrique.

Fait à Brazzaville, le 06/03/2012

La Communauté des Pères Carmes Déchaux

PERE JEAN -MARIE: "JE SUIS BEL ET BIEN VIVANT"


C’était après la messe que je venais de célébrer à la chapelle Saint Louis des français. Autour de 8 heures locales. Alors que je saluais les fidèles chrétiens, j’ai aperçu une fumée blanche monter du camp de régiment blindé situé non loin de la chapelle.

J’ai eu le réflexe de crier haut et fort à la foule qui était là pour avertir les fidèles de s’éloigner de l’endroit. Et moi-même, je suis entré dans la voiture pour rentrer en communauté. Soudain, une grande explosion s’en est suivie. Les voitures des quelques fidèles qui étaient autour de la mienne se sont renversées toutes. Et la voiture à bord de laquelle je me trouvais est restée stable mais la portière de mon côté à été arrachée, le pare-brise et les autres vitres se sont brisées.

Un impact m’a frappé sur le menton. Je me suis retrouvé par terre. J’avais encore toutes mes facultés. J’entendais les gens crier : « Notre curé est touché ! Notre curé est mort !!! » Vite, les jeunes gens sont venus à mon secours. J’ai été transporté au dos jusqu’à l’avenue. Une première voiture d’un particulier s’est arrêtée pour me transporter… quelques secondes plus tard, une seconde explosion, plus forte que la première. Terrorisé, le chauffeur du véhicule ne pouvait plus conduire. Il a choisi de s’arrêter pour fuir à pieds. Je suis resté à bord. Dieu merci, les fidèles chrétiens qui voyaient la scène ont vite fait d’arrêter un taxi. Le taximan a eu le sang froid et a accepté de s’arrêter pour me transporter et c’est comme cela que j’ai été conduis dans un hôpital où j’ai reçu premiers soins, puis j’ai été acheminé à un autre centre hospitalier pour d’autres soins.

Actuellement, j’ai quelques points de sutures au niveau du menton et quelques plaies dans l’œil gauche. Il m’est difficile de l’ouvrir en face de la lumière. Il est toujours bandé et il faut des soins appropriés pour cela. A l’heure qu’il est, je me repose en communauté selon les prescriptions du médecin, le temps de me déstresser, de me dé traumatiser et de poursuivre avec les pansements journaliers. Je rassure celles et ceux qui me connaissent et qui prient pour moi que je suis bel et bien vivant.

Je remercie à tous et à chacun pour l’attention particulière portée sur mon humble personne. Merci pour vos prières à mon intention. Merci pour le chauffeur de taxi, les secouristes, les braves jeunes de la chapelle Saint Louis des Français et les personnels soignants qui m’ont aidé. Que Dieu vous le rende au Centuple ! Je recommande à la Miséricorde infinie de Dieu les âmes des nos frères et sœurs, victimes de cette explosion.